Me revoilà avec mes réflexions du mercredi. Pas d’interrogations écolo-planétaires, mais une réflexion sur le meilleurs ami de l’homme, le chien.
Comme vous le savez, si vous suivez le bocal régulièrement, nous avons adopté il y a maintenant deux mois un petit chien, Diesel, par le biais d’un refuge. J’ai envie de partager avec vous cette expérience particulière.
Tout d’abord, je voudrais commencer par vous dire que vraiment je ne regrette pas cette expérience. C’est une aventure merveilleuse, riche d’échanges, de plaisir et d’enseignement sur soi.
Adopter un chien est un vrai engagement, que ce soit un petit chiot ou un chien adulte.
J’ai eu par le passé plusieurs chiens. Mon premier chien s’appelait Kaki, c’était une femelle teckel à poil ras fauve. Mes parents en avait fait l’acquisition lorsque j’avais 6-7 ans, pour que je surmonte ma peur viscérale des canidés. Méthode très efficace, ma peur s’est très rapidement transformée en passion pour les chiens.
Je n’ai pas vraiment géré l’éducation de Kaki, j’étais enfant, mais j’ai observé avec attention l’éducation bienveillante de mes parents.
Kaki était une chienne très intelligente, équilibré et sociale.
Nous avons eu pendant 17 ans une relation très forte, enfant je lui confiais tous mes secrets et mes chagrins. Elle dormait en cachette dans mon lit, me protégeait si elle sentait un danger.
C’était une petite chienne exemplaire. Après une longue et belle vie elle s’est éteinte à l’âge de 17 ans et demi.
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Lorsque j’ai pris mon indépendance, j’ai adopté une petite femelle Boxer, Cookie, elle avait la jolie couleur des biscuits.
C’était un petit chiot adorable, très intelligente aussi, avec une grande soif d’apprentissage. Cette fois j’étais seule maître à bord, instinctivement j’ai choisi de l’éduquer avec beaucoup de douceur, sans aucune punition, juste des encouragements.
A 4 mois elle était propre et tout à fait docile, capable de faire ses ballades sans laisse. C’était une chienne tellement gentille que n’importe qui pouvait l’approcher, c’est d’ailleurs ce qui a causer sa perte, à 8 mois on me l’a volé alors qu’elle était dans mon jardin, j’étais pourtant juste à côté, dans ma cuisine.
C’était une époque ou en Tunisie, l’engouement pour les chiens en général et plus encore les chiens de race commençait. Les chiens de race étant assez rares sur le territoire, le vol et le trafic de ceux-ci a explosé.
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J’ai écumé les marchés aux chiens, je ne l’ai jamais retrouvé. A partir de là je n’ai eu envie que de chiens bâtards, eux au moins était moins convoités.
C’est là que j’ai adopté mon premier chien adulte. Je ne sais pas si vous suiviez la série télé « Alf ». C’est exactement à ça que ressemblais ma Chipie.
Une petite chienne joyeuse, affectueuse, et vraiment rigolote. Son premier maître était un petit garçon d’une douzaine d’année que je croisais souvent dans la rue, il devait s’en séparer car ses parents divorçaient et il ne pouvait plus la garder.
Nous avons partagé 2 belles années de bonheur qu’un vétérinaire incompétent a brusquement interrompu.
Ma vie ensuite n’a plus laissé de place à un chien. Parce qu’un chien ce n’est pas juste une compagnie lorsque l’on rentre du travail, ce n’est pas une peluche vivante !
Non un chien est un être avec des besoins spécifiques. Si l’on veut pouvoir satisfaire ces besoins qui lui sont essentiels, il faut du temps et un réel investissement.
Un chien a besoin de sortir se promener tous les jours, même si il vit dans un grand jardin, il besoin de sentir de nouvelles odeurs, de faire de nouvelles expériences, de croiser ses congénères.
Un chien n’est pas fait pour rester seul des journées entières sans pour autant qu’on soit collé à lui toute la journée, c’est la présence qui compte.
Un chien a le besoin d’apprendre de nouvelles choses tout au long de sa vie, pas besoin d’en faire un chien de cirque, mais lui apprendre de nouveau jeux, interagir avec lui est essentiel pour qu’il se sente bien dans ses pattes.
Je n’avais plus le temps pour cela, alors même si l’envie était là je me suis abstenue.
Et c’est parce que trop de personnes adopte un chien sans s’être préoccupé de ces besoins essentiels et de savoir si ils pourront les satisfaire, que tant de chiens sont abandonnés.
Car souvent un chien dont on ne satisfait pas les besoin essentiel devient un chien à « problème », et au lieu d’essayer de comprendre pourquoi ce chien si mignon quand il était petit s’est transformé en psychopathe névrosé à quatre pattes, on s’en débarrasse, alors que c’est le maître qui est le responsable de cet état.
Je n’avais jamais eu de chien à « problème » jusque-là. Je découvre avec Diesel les joies et les angoisses d’avoir un chien perturbé. Les joies ? Oui les joies, car c’est un véritable bonheur lorsque je vois une de ses peurs disparaître, lorsque je le vois reprendre confiance en lui et dans les humains.
Les angoisses lorsque certain jours je me décourage et que j’ai l’impression que je n’arriverais pas à lui rendre son équilibre pour qu’il soit vraiment heureux.
Son ancienne maîtresse bien que pleine d’amour pour lui, n’a pas su satisfaire ses besoins fondamentaux. Il ne sortait pas de son jardin, ne rencontrais que rarement ses congénères, ne faisais aucune expérience comme se promener dans une rue pleine de bruit, de voitures, de moto, de gens. Il passait ses journées entières seul.
Sa maîtresse l’aimait, mais elle ne l’aimait pas comme l’on doit aimer un chien. Diesel qui est un chien extrêmement intelligent et gentil, s’est malgré lui transformé au fil du temps en petit chien craintif.
Et un chien craintif est un chien dont les réactions peuvent être brutales et effrayantes. Je pense que c’est ce qui a sans doute poussé son ancienne maîtresse enceinte de son premier bébé à s’en séparer.
Cela peut paraître paradoxal, mais j’ai bien plus de plaisir avec Diesel et tous ses petits travers, qu’avec tous mes autres chiens. La relation que j’ai établie avec lui est encore plus riche.
Chaque interaction est bien plus intense, cela m’oblige à avoir un comportement irréprochable, cela m’oblige à être constante dans mes humeurs et dans mes actions. Je suis de nature positive et optimiste, avec Diesel si j’ai ne serait-ce qu’un tout petit moment négatif il le ressent et me rappelle à l’ordre.
Cela demande du temps, de l’investissement personnel, de la patience, mais au final j’ai l’impression d’apprendre autant que lui et ça c’est juste formidable.
Alors oui, adopter un chien par le biais d’un refuge même craintif, est une formidable aventure, néanmoins il faut partir avec l’idée que cela est une expérience très différente de l’adoption d’un chiot mais tout aussi enrichissante et pas plus contraignante. Les aléas seront juste différents. Cependant, avant de faire la démarche, réfléchissez bien à ce que vous pouvez accepter, et ne vous engagez pas à la légère.
J’ai envie de finir ce billet par une mise en garde. Si vous avez envie d’un chien chiot ou adulte, avant de vous poser la question de la taille, la race ou de la couleur ils y a des questions fondamentales à vous poser, dans cet ordre d’importance je pense.
Ai-je le temps et les moyens pour promener ou faire promener mon chien au moins 10 mn 4 fois par jour et au moins 45 mn une fois par jour?
Ai-je la patience pour l’éduquer dans la douceur et dans le respect de chacun pendant très longtemps, un chien vit 15 ans et plus ?
Ai-je un espace sécurisé et confortable à lui offrir ?
Ai-je les moyens financiers pour le nourrir, le soigner ?
Si vous répondez non à une de ces questions, alors abandonnez l’idée d’avoir un chien, vous ne serez pas heureux et lui non plus.
Vous comprendrez aussi pourquoi le bocal n’est pas très animé en ce moment, je suis très, très occupée avec mon nouveau compagnon !
Pour finir un petit lien intéressant sur l’adoption en refuge.
Que cette journée vous soit douce et créative.
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